by La créativité est souvent perçue comme étant l’ultime frontière de l’intelligence artificielle. Bien que les nouvelles technologies permettent aux réseaux de neurones de générer des œuvres, ils n’en demeurent pas pour autant des artistes. Plusieurs expériences ont été menées et ont permis aux machines de créer des œuvres d’art qui se rapprochent énormément de celles produites par les hommes. Que ce soit dans la musique, le théâtre, la peinture et autres, l’intelligence artificielle semble être faite pour l’art. Voici l’essentiel à savoir à ce sujet.
Le cas Obvious
Le collectif français baptisé Obvious composé de trois membres a réussi à mettre au point un algorithme capable de générer des images. Il se sert de la technologie mieux connue sous l’appellation de GAN (Generative Adversarial Networks). Cette dernière a été développée à l’université de Montréal en 2014. La première phase du projet a consisté à enregistrer dans le système environ 15.000 portraits du XVe au XXe siècle pour lui apprendre les règles. Pour que leur algorithme puisse se rapprocher le plus possible de la créativité humaine, ses créateurs lui ont intégré une partie aléatoire.
L’algorithme a ainsi pu créer le « Le portrait d’Edmond de Belamy ». Il s’agit de la première œuvre réalisée par une intelligence artificielle et vendue aux enchères. Son prix de vente a été de 350.000 dollars chez Christie’s à New York.
Art ou imitation
L’œuvre réalisée par l’algorithme des trois français n’est certainement pas la première à l’actif d’une intelligence artificielle. Un autre algorithme avait réalisé en 2016, un tableau ‘’à la manière de Rembrandt’’ plus réaliste après avoir étudié de nombreuses œuvres de l’artiste hollandais. D’autres algorithmes de Google avaient écrit des poèmes, en s’inspirant de recueils et autres romans romantiques. Et ce n’est pas seulement dans ces domaines que l’IA s’illustre, car des prouesses sont également enregistrées dans l’univers de la musique.
Quand les Beatles reviennent sur le devant de la scène
Un laboratoire appartenant à Sony a réussi à composer une nouvelle chanson des Beatles. Le théâtre est également concerné par l’implication de l’IA dans l’art. Piotr Mirowski, un chercheur français a conçu une intelligence artificielle qui compose les monologues sur scène après avoir assimilé des tas de dialogues de films.
Le plus difficile serait de savoir s’il s’agit vraiment de créativité ou simplement de mimétisme. Ce n’est pas évident d’avoir la réponse à cette question, d’autant plus que le problème se pose aussi chez les artistes humains.
Des œuvres en nette prolifération
Avec la multiplication des expériences de l’intelligence artificielle dans la création d’œuvres d’art, il est évident que cela ne s’arrêtera pas. Bien au contraire car on assiste déjà à une importante prolifération. L’art tel que nous le connaissons de manière classique est en train de muter. Cependant, il convient aussi de s’interroger à propos des répercussions que cela aura. Le débat est lancé mais il ne faut pas non plus occulter tout ce que cela implique sur le plan juridique. Les œuvres réalisées sont-elles les propriétés des algorithmes ou de leurs concepteurs ? qu’en est-il des droits d’auteurs et peuvent-ils être perçus pour une éventuelle reproduction ?
Une solution d’avenir
Vu l’engouement des artistes pour les nouvelles technologies, nous assisterons bientôt à une nouvelle forme d’art. Les tableaux qui en découleront seront à la fois étranges et magnifiques. Dans un futur peut être assez proche, chaque personne pourra sans doute faire réaliser une œuvre d’art par un algorithme nourri par des milliers d’exemples de ses toiles préférées. Cela n’était qu’un privilège réservé aux personnes possédant assez de ressources financières. Il semble que l’art changera de cap assez tôt et l’intelligence artificielle en est avenir.
